Mgr. Miloš Zavadil
Des siècles durant, trois tertres d’Olomouc et leurs alentours situés près du confluent de la Morava et de la Bystřice, attirèrent les Hommes, qui peuplèrent puis fortifièrent ces lieux riches en petites rivières et ruisseaux. Les vastes travaux de fortification engagés, dont notamment la construction du bastion, réalisée entre les années 1742 et 1758, influencèrent et influencent toujours de façon conséquente l’évolution de la ville ainsi que sa position économique, sociale et politique. La raison de la réalisation de ce vaste projet militaire et technique a été la perte de la Silésie au cours de la première phase de la guerre de l’héritage des Habsbourg entre les années 1740-1742 [guerre de l’héritage des Habsbourg].
Les travaux furent entamés en mai 1742 et se poursuivirent jusqu’à l’automne 1757, lorsque fut essayé le système d’inondation. L’auteur du projet de fortification de la ville, le colonel et baron Pierre-Philippe Bechade de Rochepine, était membre du corps d’ingénieur des Habsbourg. Ce projet fut validé par la reine Marie-Thérèse et par le président du comité de Guerre de la cour à Vienne en 1742. La construction du bastion d’Olomouc coûta aux caisses de l’Etat de l’époque plus de 10 millions de Jaunets, pour ce qui resta durant plus de cent ans non seulement le pilier de la défense de la Moravie du Nord, mais aussi un modèle ayant inspiré la construction d’édifices similaires sur nos territoires. Les travaux débutèrent par la destruction de bâtiments résidentiels, agricoles et militaires désaffectés, à 800 mètres des frontières de la ville fortifiée. Les terrains alentours furent achetés et plus de dix villages durent être déplacés ou détruits sans aucune forme de remboursement.
Au cours des travaux, il y eut de nombreux déplacements de terrains encore bien visibles á ce jour : creusement de la cuvette où se trouve l’actuel jardin de Smetana (Smetanovy sady), affaissement de la colline Tabulový vrch, évasement des alentours de Hejčín, qui n’était alors qu’un simple village. Ces travaux nécessitèrent l’embauche d’une importante main d’œuvre (plus de 6.000 personnes) et l’utilisation de nombreux chariots en provenance de tous les environs.
Pour commencer, les fossés furent creusés, puis les rigoles d’écoulement adaptées avant de procéder au terrassement des remparts. En 1750, furent entamés des travaux d’armement des bastions n°8 et 9, sur la partie Ouest de la ville fortifiée, partie qui était la plus fragile aux attaques. En 1752, les travaux de toute la partie Sud-Ouest de la ville fortifiée furent quasiment achevés, et les travaux sur les remparts de la partie Sud-Est ainsi que la régulation des cours d’eau au Nord se poursuivirent d’une façon intensifiée. En 1755, les travaux aboutirent et la ville fortifiée posséda alors des défenses au Nord et à l’Ouest. En cette même année, les efforts furent concentrés sur la partie Sud-Est où s’achevaient les travaux de la muraille principale (Korunní pevnůstka). L’année suivante, en 1756, s’achevèrent les travaux engagés sur la rive droite de la Morava, où se trouve la Císařská reduta. A la fin des travaux, la nouvelle ville fortifiée était constituée de bastions avec ou sans casemates, de ravelins, de deux fortins d’angle, d’un fortin avancé et de quatre redoutes près de la Morava. Quatre portes consituaient désormais les entrées de la ville.
Un an après la finition, la ville fortifiée fît déjà preuve de son utilité, lors de la défense devant l’armée prussienne. Les premières unités se rapprochèrent de la ville fortifiée le 11 mai 1758. Le siège fût entamé dans la nuit du 27 au 28 mais 1758, et selon toute vraissemblance l’attaque fût lancée depuis l’Ouest, visant les bastions n°8 et 9. Le fortin avancé n° 38 et la Salzerova reduta n° III compliquèrent la progression des assaillants. Suite à l’échec de son escorte près de Guntramovice et Domašov, l’armée prussienne mît fin à son siège dans la nuit du 2 juillet et entama sa retraite vers l’Ouest. Le 3 juillet, la défense victorieuse de la ville fortifiée fût annoncée par une salve de fusils.
Au XVIIIème siècle, l’entretien de la ville fortifiée se poursuivit. L’année 1866 fût la dernière année durant laquelle l’ensemble de la ville fortifiée fût préparée à la défense, avant que cette fonction fondamentale de défense ne soit plus assurée que dans les parties avancées.
A partir des années 1870, la ville d’Olomouc déploya tous ses efforts dans la destruction de ces fortifications. Cela commança par de petites démolitions de la ville fortifiée et par l’aplanissement des routes d’accès, puis les différentes portes citadines furent détruites. La première porte détruite fût la porte Hradská. Suite à de longues négociations avec d’autres villes fortifiées, Olomouc perdit son statut de ville fortifiée le 9 mars 1886, décision qui fût concrètement appliquée au cours de l’année 1889.
La démolition des différentes parties de la ville fortifiée débuta en 1876 et se poursuivit de manière plus ou moins intense jusque dans les années 1970, lorsque furent détruits les derniers vestiges de la raveline n°31.
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